Nous vivons une période singulière pour l’économie mondiale. En France, de nombreuses entreprises ont du opter pour des mesures impératives, à l’égard de la totalité ou d’une partie de leurs effectifs, en plaçant les employés en chômage partiel. Après plus de 4 mois d’inactivité pour certains, comment gérer psychologiquement et de manière pratique le retour au travail, la reprise d’activité et comment garder le lien avec ses salariés ? Voici plusieurs pistes concrètes pour les managers et responsables d’équipes, dont les maîtres mots seront : accompagner et rassurer.
Garder le lien avec ses salariés en chômage partiel
S’il est trop tard pour prévoir, il est toujours temps de rattraper une politique sociale qui a pu être prise au dépourvu, face à la durée importante et pour l’instant sans issue, du chômage partiel. Les secteurs du tourisme, de la restauration et de l’hôtellerie, certains services, sont toujours fermés depuis plusieurs mois. Comment se portent les salariés ? Certains ont peut-être vécu d’une manière positive, se sont réjouis même, d’avoir ce repos forcé pendant les premières semaines de chômage partiel. Mais après plusieurs mois, la mesure commence à peser pour tous et nécessite une vraie attention de la part des managers et chefs d’entreprises.
>> Garder le lien, c’est dans ce cas, prendre et donner des nouvelles.
Sur un plan personnel, selon la relation de chacun à l’égard de ses subordonnés, mais surtout sur un plan professionnel : psychologique et organisationnel. À l’heure actuelle, l’échéance de reprise n’est pas connue, mais elle ne saurait être plus proche : comment se sentent vos salariés ? Ont-il perçu la nécessité de cette mesure, la voient-ils eux aussi comment une chance, face à la crise économique, de garder leur emploi et que l’entreprise reste ouverte ?
>> Un accompagnement sur le si long terme passe sans équivoque par une communication transparente de la part des responsables de l’entreprise : quel est l’état de santé de la structure, comment la reprise est-elle perçue ?
Rappelez aux salariés que le chômage partiel n’est pas la rupture du contrat de travail, celui-ci est simplement suspendu. Rassurez ceux qui auraient besoin de l’être : leur poste est toujours disponible et dès la reprise, ils auront toujours leur place dans l’entreprise.
>> Pour préserver la marque employeur et une culture d’entreprise que vous aurez sûrement mis du temps à construire, gardez le lien de manière verticale, mais aussi horizontale, en encourageant les salariés d’une même équipe (par exemple) à échanger quelques mots entre eux. Vous pouvez organiser des rendez-vous en visio, par secteur ou avec tous les employés, selon la taille de l’entreprise.
Pensez à la formation professionnelle ! Vous envisagez d’adapter votre structure, de changer quelques habitudes de travail pour gagner en performance ? Pensez à la formation pour que dès la reprise, vos employés soient prêts. Rhéplik vous conseille à ce sujet, lisez notre article.
>> Vos salariés ont plus que jamais besoin de vous. Avez-vous des nouvelles de chacun d’entre eux ? Si non, est-ce parce qu’ils n’osent pas vous solliciter ou qu’ils n’ont pas de biais pour le faire ? Les chefs d’entreprises ou responsables de services, peuvent rédiger une note précisant les modalités et en invitant ceux qui ne l’ont pas encore fait, à entrer en contact pour avoir des nouvelles de l’entreprise et discuter de la reprise qui approche.
>> Le chômage partiel est vécu de différentes manières par chaque employé. En fonction de sa structure familiale, de ses capacités de résilience face aux évènements non prévus de ce type, il faut alors adapter l’accompagnement. Montrez-vous présent et disponible !
Anticiper la reprise d’activité et le retour au travail
Après plusieurs mois d’inactivité, la reprise demande un investissement en amont, de la part des responsables de l’entreprise.
>> Assurez-vous d’offrir de bonnes conditions de reprise aux collaborateurs, en remettant les bureaux en route (pas de poussière et de toiles d’araignées !), en achalandant les fournitures, en faisant un réassort des rayons (pour les magasins), en faisant les maintenances nécessaires pour que le matériel ne soit pas un frein à une reprise sur les chapeaux de roues !
>> Soyez positifs et bien préparés, les entreprises sont souvent surprises de la vitesse à laquelle l’économie peut redémarrer, même après une si longue pause. Ne soyez pas surpris et préparez-vous à reprendre un rythme soutenu : pas question de manquer d’organisation et de surcharger rapidement les collaborateurs !
Et si vous profitiez de la reprise, pour faire un audit des compétences au sein de votre structure ? Pour bien définir et mettre à profit les connaissances et savoir-faire de chacun ? Consultez les détails de notre offre.
>> Pour ne pas négliger l’impact émotionnel du chômage partiel et de la reprise qui s’en suit, organisez une réunion générale quelques jours après le retour au travail. Faites un bilan des « bienfaits » du chômage partiel, informez vos employés sur la santé financière de l’entreprise, pour les rassurer et les motiver à s’investir de nouveau dans leurs tâches.
>> Mettez en place des mesures barrières à la hauteur du niveau de sécurité que vos employés sont en droit d’attendre. Ils doivent se sentir en confiance et venir au travail avec la conviction qu’il n’y aura pas d’impact négatif sur leur quotidien et leur santé.
Adapter son entreprise au contexte
>> Reprendre le travail, ce n’est pas forcément le reprendre comme avant. Le contexte est différent et suppose peut-être des adaptations dans les méthodes de travail. Si vous avez par exemple, la possibilité de continuer le télétravail, questionnez vos employés, pour le mettre en place de manière bilatérale et sans perdre de vue l’efficacité du retour au travail.
Rhéplik vous donne des conseils pour manager vos équipes en télétravail. Lisez notre article pour travailler sereinement avec des collaborateurs à distance.
>> Vous adaptez votre structure (vente à emporter, livraisons sous différentes conditions, nouveau matériel dans le respect des gestes barrière) ? Chaque mesure doit-être dûment présentée aux salariés concernés, pour qu’ils l’acceptent et se l’approprient. Pensez à leur laisser l’espace nécessaire pour faire des suggestions d’améliorations !
Enfin, garder le lien, c’est aussi se remettre en question. Auriez-vous aimé donner ou avoir plus de nouvelles de vos salariés pendant le chômage partiel ? N’hésitez pas à en parler avec vos collaborateurs. Nous avons tous été pris de court ces derniers mois et rien ne nous préparait à une pause si longue : soyez indulgents à l’égard des gestionnaires d’équipes, responsables et managers, mais aussi de vous-même en tant que chef d’entreprise. C’est ce qui rend plus fort en temps de crise : ajuster ses perceptions, parfois en temps réel !