Le Brown-out, certains pensent que c’est un nouveau mot en -out (maux ?) à la mode, c’est pourtant un phénomène en passe de devenir une véritable maladie psychosociologique professionnelle. Le Brown-Out se traduit par le fait de ressentir une forte démotivation dans son travail, une perte de sens qui conduit à un désinvestissement partiel et parfois total, allant jusqu’à la démission. Le sentiment de Brown-out en entreprise a été accentué par la pandémie, qui a questionné de nombreux collaborateurs, mais aussi des entrepreneurs, des managers. On se demande quelle est l’utilité de son travail, en quoi on apporte sa pierre à l’édifice et quelle est la satisfaction véhiculée par les tâches réalisées au quotidien. Routine, mal-être et anxiété, manque de communication, conduisent au Brown-out. Comment le déceler chez les salariés et surtout le prévenir, agir en amont pour canaliser ces émotions négatives et redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard ?
Les symptômes du Brown-out des salariés
Le Brown-out des salariés en entreprise n’est pas facile à déceler. C’est un mal être insidieux qui peut apparaître lentement et être aussi caché, car mal vécu. Comme toutes les nouvelles sources d’anxiété, d’insatisfaction au travail, elle est taboue : n’y a-t-il pas toujours quelqu’un autour de nous qui a un travail moins valorisant que le nôtre ? On n’ose pas toujours se plaindre des tâches que l’on réalise, mais quelles qu’elles soient, elles peuvent être génératrices de stress et d’ennui ! Tout est relatif … Le Brown-out évolue dans la même sphère que le Burn-out (quand on est débordé, fatigué, épuisé, à bout de nerfs) et le Bore-out (quand on s’ennuie, mais sans forcément questionner le sens de son travail, juste l’insatisfaction qu’il génère). Le Brown-out peut toucher également la sphère personnelle, le salarié remettant en question son travail, peut être incompris de son entourage (« mais quoi, il est bien ton travail ! ») et ressentir alors une sincère frustration inavouable.
En savoir plus : Lisez notre article pour œuvrer à l’engagement de vos collaborateurs dans votre entreprise.
Ce sentiment d’inutilité peut se traduire par un flagrant manque d’énergie, de l’absentéisme répété, des arrêts de travail : tout est bon pour casser le rythme et venir le moins souvent possible au travail. Les cadres sont les statuts les plus sujets au Brown-out, dans ces métiers hyperspécialisés où l’on peine parfois à comprendre en quoi on fait partie d’un tout, tant l’environnement de travail est sectorisé. Le collaborateur doute alors de ses capacités, il pense que son travail et les tâches qu’il réalise sont inutiles. C’est un sentiment d’absurdité, qui désoriente et donne lieu à une vraie désillusion. Le principal symptôme est le repli sur soi : absence ou ennui manifeste lors des réunions, le salarié n’est plus force de proposition, il se désengage et ne semble pas concerné par la qualité des tâches qu’il réalise.
Lecture complémentaire : Renforcer le travail en équipe dans votre entreprise, à l’aide de quelques clefs simples.
Les causes du Brown out
Le Brown-out peut trouver ses racines dans les « Bullshit jobs ». Cette expression, issue des travaux d’un anthropologue, a été révélée il y a quelques années : comprenez les jobs inutiles qui, du point de vue de celui qui les exécute, n’apporte rien à la société. Cela peut concerner les emplois qui sont très normés et répondent à des exigences légales, ou sociétales ou pour le compte qu’une catégorie de population (en général très aisée). Cela concerne aussi les emplois qui existent pour redorer le blason d’organisations, d’entreprises ou toute autre structure qui a besoin de prouver des valeurs au travers d’un responsable. Les bullshit jobs ce ne sont pas des petits emplois peu rémunérateurs, on peut tout à fait exercer un travail peu qualifié, mais très utile, qui a du sens. Le problème est ailleurs …
La routine est une cause de Brown-out, quand le collaborateur entre dans un interminable « ronron » qui roule tout seul, presque sans lui ! Il fait alors les tâches de manière mécanique, sans se soucier de l’impact de ses actions. Il a déjà démissionné dans sa tête.
Les tâches qui sont confiées à des employés : le collaborateur est très spécialisé, il a une expertise dans un domaine, mais il ne peut pas la mettre en pratique car un grand nombre de tâches subalternes l’en empêchent. Il s’ennuie face à des actions peu stimulantes et valorisantes.
L’intelligence artificielle qui s’immisce dans de nombreuses professions très qualifiées ou dans le top management peut aussi avoir des conséquences de type Brown-out. Le salarié se contente d’analyser des chiffres et de prendre des décisions en fonction de ce que lui dictent des machines, c’est frustrant et l’humain se sent manquer de compétitivité !
Pour aller plus loin : Découvrez le Management positif, non, ce n’est pas que pour les « gentils » !
Les solutions pour éviter le brown out et aider les salariés à s’en sortir
Pour éviter le Brown-out des salariés dans l’entreprise, il faut en connaître les symptômes et causes que nous venons d’énumérer, mais aussi agir en amont. Les clefs sont dans les mains des managers (comme souvent, malheureusement pour eux, qui sont aussi sujets au Brown-out !!). On parle de plus en plus de management horizontal, en particulier à l’égard des jeunes générations qui arrivent sur le marché du travail, sont en quête de sens et de confiance dans leur structure professionnelle.
Offrir de la flexibilité (mais pas trop, car le télétravail peut lui-aussi conduire à un désengagement), c’est respecter l’harmonie vie pro/vie perso des salariés et leur proposer un environnement de travail épanouissant. En mobilisant, fédérant les collaborateurs au travers de réunions (courtes, utiles, collaboratives), de temps de respiration comme du team-building, des moments de convivialité, on assure l’intégration des équipes.
La bonne idée : Vous sentez que les dirigeants d’équipes sont en perte de sens dans votre entreprise ? Pensez au coaching du dirigeant, pour rebooster leur moral et leur donner les clefs d’un nouvel épanouissement dans leur travail.
Les managers doivent aussi, en particulier dans les périodes exigeantes ou de crise, s’assurer de l’achèvement des projets en cours, avant de lancer de nouveaux défis à leurs collaborateurs. En effet, un sentiment de dispersion peut engendrer de la frustration et du découragement : les managers peuvent impliquer les collaborateurs dans la vision globale, la stratégie de l’entreprise !
Enfin, la culture d’entreprise est garante d’une certaine forme d’esprit corporate, de loyauté à l’égard de son travail, qui est le ciment d’un environnement de travail épanouissant !